ils courent
ils courent s’agréger par paquets
en foules serrées
compacts obstinés
sans répit
sans repos
ils courent
dérouler leurs banderoles
sur la place du marché
manifestant bruyamment
des slogans de contrariété
ils courent dangereusement
aux lisières de la débâcle
aux frontières de leur disparition
flirtant avec le désastre
ils courent
ils courent plus vite
toujours plus vite
sans cesse
partout
sans limite
obstinément
aveuglément
inépuisables
vers le désastre