de l’autre côté
sur l’île
le souffle du vent
sur le ventre de la mer érectile
l’étalement liquide de l’être
cette fluidité rassurante
le bain de vigueur
dans les scintillements de l’écume
de l’autre côté
sur l’île
tout est futile
hors de propos
surtout les mots
rester là longtemps
dans l’éclat du présent
immobile
quand la mer est souveraine
à mille lieux de tout désastre possible
au loin
on entend le bruit d’un homme tapant sur sa pierre
avec entêtement
le bruit d’un homme porté par le vent
dans le fracas des vagues