Légendes et mythes au sujet des barques sont très nombreux

legendesVoici le mythe de la « barque enchantée » dans le Don Quichotte de Cervantès, emprunté à la mythologie de La quête du Graal :
« Comme ils eurent marché quelques temps le long de ce rivage, il s’offrit à leur vue un petit bateau sans rames et sans aucun cordage, attaché sur la rive, à un tronc d’arbre (…) Il faut que tu saches Sancho, répondit don Qiochotte, que ce bateau que tu vois là, justement et sans qu’il puisse y avoir autre chose, m’appelle et me convie d’entrer dedans, afin d’aller secourir quelque chevalier, ou quelque autre personne de marque qui est en nécessité, et doit être mise en grande affliction. Car c’est la marque ordinaire de ces livres d’histoires chevaleresques et des enchanteurs qui s’en mêlent et y convergent (…) De sorte, Sancho, que ce bateau est ici mis pour le même effet, et ce que je te dis est aussi vrai qu’il fait maintenant jour (…) Quant à moi, je ne laisserai pas de m’y embarquer, quand tous les moines déchaussés me demanderaient de ne point le faire. »
Galaad dans la quête du Graal laisse également son cheval sur la rive pour s’embarquer sur une barque vers l’aventure : « Il mit pied à terre, dessella son cheval et le palefroi de la demoiselle, fit le signe de croix sur son front, se recommanda à Notre Seigneur et entra dans la nef ».
Plus loin Lancelot entend en songe :
« Lève-toi, prends tes armes, et entre dans la première nef que tu trouveras (…) Lancelot et Galaad restèrent bien six mois dans la nef, tous deux attentifs à bien servir leur créateur dans leur coeur. Plus d’une fois ils abordèrent à des îles étranges, loin de toutes gens (…) ils y trouvèrent de merveilleuses aventures »
(L’impossible victoire    essai sur le Donquichottisme    Louis Lefroid   éditions Opéra)

En Bretagne, les pêcheurs de la côte Nord étaient censés convoyer sur leur barque les âmes des morts vers leurs nouvelles demeures, sur une île de l’Autre Monde, de l’autre côté de la Manche, appelée « Brittia », selon l’écrivain romain du 6e siècle Procope :
« A une tardive de la nuit, ils perçoive des coups frappés à leur porte et entendent une voix indistincte… Ils voient des yoles prêtes, sans personne dedans, mais ce ne sont pas leurs yoles ; elles sont d’une autre sorte, mais ils montent à bord, et prennent les rames. Puis, ils perçoivent  que les bateaux se chargent d’un grand nombre de passagers et que les flots montent jusqu’au tolets, ne laissant qu’un doigt du bord dépasser les flots ; mais ils n’aperçoivent personne distinctement ; après avoir ramé au moins une heure, ils accostent à Brittia. Cependant, quand ils font le voyage dans leurs propres yoles, sans utiliser de voiles, mais en ramant, c’est à peine s’ils peuvent faire le passage en une nuit et un jour. Puis, quand ils ont déchargé leur fardeau, ils repartent à toute vitesse, leurs navires devenant soudain légers et beaucoup plus haut sur les flots, car ils ne s’enfoncent pas plus haut que leur ligne de flottaison la plus basse. Ils ne voient aucun homme assis dans le bateau avec eux, mais ils disent qu’ils entendent une sorte de voix venant de l’île qui semble s’adresser à ceux qui prennent les âmes en charge, car chaque nom des passagers qui sont venus avec eux, est appelé… »
Mara Freeman « Vivre la tradition celtique au fil des saisons » éditions Trédaniel

En Egypte, la mythologie de la barque est omniprésente, en particulier avec le mythe de la barque solaire.
Je vous renvoie au site internet suivant pour plus de détails : http://atlantides.free.fr/barques.htm
Voir aussi la galerie de dessins de Gerald Krafft

En Egypte aussi, la barque funéraire porte à sa proue l’oeil qui voit au delà.