Ici
beauté simple, épurée, évidente
un lieu d’estampe japonaise
ou pour tirer à l’arc.
Ici
beauté simple, épurée, évidente
un lieu d’estampe japonaise
ou pour tirer à l’arc.
La mer aime laminer le temps
de son souffle de vague
ne reste que l’instant présent
son étincelance
son silence
l’éclat de ses galets
l’élégance des rochers
sans concession.
De cet endroit
où tous les endroits sont contenus
il n’y a plus de mot possible
juste dans le silence
l’écho lointain d’un rire
sur l’écume des vagues
Le ciel
s’est chargé d’un sanglot
le regret sans doute des splendeurs passées
quand les prières scandaient les saisons
à l’unisson
on entend le hululement des derniers oiseaux
et sur la page refermée
frissonne l’effroi de leurs battements
d’ailes
Gardes toujours au plus profond de toi
ce balancement de l’océan
offert aux quatre vents
gardes toujours
cette sensation de l’infini scintillant
à perte de vue
comme un sourire
sur la futilité des formes.
Malgré nos rebuffades, nos agrippements
nos gérémiades
le ciel nous emmène irrésistiblement
dans sa direction
en compagnie des nuages
Le jeu consiste à se rendre
de la Source à la Source
en passant par tous les détours
tous les obstacles et les épreuves
en expérimentant la souffrance
à la fin du jeu
il nous est demandé un grand rire
un grand rire de réconciliation.
Le seul maître
c’est l’être
surgissant de toute part
à l’improviste
dans son effervescence
il suffit de le regarder en face
immobile
en pleine conscience.
Dans les transparences du ciel
dans les profondeurs de la mer
prendre refuge
construire ta Demeure
à l’écart
Dans le chuchotement des vagues
les objets sont devenus inutiles
leur possession futile
se dresse
le grand large béant
sa brume de chaleur
l’instant présent
compact comme du sable mouillé