certains jours
face au Ciel qui déploie sa large présence
expose sans retenue ses transparences
la Tour
se crispe sur son ossature
se rétracte sur ses fondations
anxieuse d’elle même
et de ses limites.
certains jours
face au Ciel qui déploie sa large présence
expose sans retenue ses transparences
la Tour
se crispe sur son ossature
se rétracte sur ses fondations
anxieuse d’elle même
et de ses limites.
Certains jours
face à l’immensité du Ciel
la Tour
se sent un peu seule
Prologue
Un jour, en face de chez moi, j’ai vu d’un très mauvais oeil, tout un quartier éventré pour la construction de ces Tours.
J’ai maudit les armadas de bulldozers, de bétonnières ,ces norias de camions à benne, et ces grues qui griffaient le Ciel de leurs crocs.
Les travaux terminés, il a bien fallu s’y faire à ces Tours qui me barraient lourdement l’horizon. Je m’y suis fait – on s’habitue à tout – , j’ai même commencé à les regarder, à les détailler avec intérêt, à les apprivoiser.
J’ai remarqué certains jours que les reflets de la lumière sur leur façade, avaient une certaine beauté. Je me suis surpris à prendre des photos. C’était de temps en temps, quand j’y pensais, pendant les pauses.
Un autre jour, à mon insu, j’ai entendu un dialogue qui se déroulait en face de moi, de manière ininterrompue entre deux géants. J’ai pris note des bribes de cette conversation, c’est devenu « la Tour et le Ciel« .
Ce fut pendant au moins un an une véritable obsession d’entendre, de voir, de surprendre ce qui se tramait dans cette confrontation. Je me levais à l’aube en pyjama pour tenter de prendre quelques clichés, sous le regard inquiet des gens dans la rue, ne comprenant pas très bien ce que pouvait bien faire à cette heure sur son balcon ce photographe en petite tenue.
Une autre fois, en feuilletant un livre taoïste, j’ai lu que l’homme était le lien entre le Ciel et la Terre. Cela m’a profondémment soulagé, car j’ai tout à coup compris que ma compulsion avait peut être un sens.